À 5,9 millions $, la maison la plus chère mise en vente à Québec

NORMAND PROVENCHER
Le Soleil

La maison la plus chère à avoir été mise en vente à Québec est disponible si vous êtes prêt à allonger aussi peu que… 5,9 millions$. La résidence, située sur un domaine de quatre acres bordé par un parc, en bordure du lac Saint-Augustin, à Saint-Augustin-de-Desmaures, compte 38 pièces totalisant près de 1400 mètres carrés.
Au bout du fil, la courtière Patricia Deguara, chargée de la vente, manque de qualificatifs pour décrire cette demeure de prestige, située sur la rue de l’Hêtrière. «C’est une réussite architecturale hors du commun. Je n’ai jamais vu une maison aussi bien pensée», glisse-t-elle. Pour quelqu’un qui veut s’offrir ce qu’il y a de meilleur, c’est la propriété parfaite.»

Garage quadruple, cinq chambres «de prestige», piscine intérieure et extérieure, fenestration panoramique, site «enchanteur», deux foyers au gaz, gymnase, spa, cave à vin, cinéma maison, la résidence est à faire rêver selon la courtière qui n’a rien de vu de semblable en 26 ans de métier.

«La pièce qui renferme la piscine intérieure est de la grandeur de ma maison, c’est époustouflant. Je n’ai jamais vu une cave à vin comme ça de toute ma vie.»

La résidence, propriété d’un promoteur immobilier qui a décidé de s’en départir pour caresser «d’autres projets», a été construite en 2008. «S’il fallait la reconstruire, ça coûterait beaucoup plus cher, avance la courtière. Juste le terrain vaut 2 millions$.»

Même si le marché de Québec n’a rien à voir avec celui de Toronto ou Vancouver, voire de Montréal, il n’en demeure pas moins, estime Mme Deguara, qu’il existe dans la capitale «une clientèle de gens fortunés» capables de s’offrir cette résidence, inaccessible pour le commun des mortels.

Une demeure de 4,5 millions$ – le précédent record – avait été mise en vente il y a deux ans, en bordure du lac Beauport.

Effervescence sur le marché

Par ailleurs, à l’instar de ses collègues, Patricia Deguara ne chôme pas depuis la fin du confinement. Le marché immobilier, après trois mois de pause, est en mode rattrapage et ne donne pas de signe d’essoufflement en raison de la rareté des maisons disponibles sur le marché.

Selon les chiffres de l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec, les ventes de maison dans la capitale ont montré une hausse de 43 % en juillet en comparaison de la même période l’an dernier. La périphérie nord est particulièrement dans la mire des acheteurs, avec une augmentation de 73 % des ventes.

«Habituellement, le printemps est une période forte, mais nos activités ont été suspendues. Maintenant, ça reprend de plus belle. L’engouement est extrêmement soutenu du fait qu’il y a moins de maisons sur le marché.» En juillet, on dénombrait 2930 inscriptions en vigueur, une baisse de 33 % par rapport au même mois l’an dernier.

« La pièce qui renferme la piscine intérieure est de la grandeur de ma maison, c’est époustouflant. Je n’ai jamais vu une cave à vin comme ça de toute ma vie »
— La courtière Patricia Deguara

La peur reliée à un certain virus n’y est pas étrangère, précise-t-elle, particulièrement chez les gens âgés. Plusieurs ont préféré suspendre ou repousser la vente de leur demeure. «Ils préfèrent attendre que la COVID passe pour la remettre sur le marché. Ils ne veulent pas déménager dans un climat d’incertitude et risquer d’attraper la maladie.»

La popularité du télétravail, dans la foulée du confinement, a également incité plusieurs propriétaires à revoir leurs besoins en matière de logement, d’où une pression accrue sur la demande. Sans oublier les nombreux couples qui ont décidé de rompre et qui doivent trouver à se reloger chacun de leur côté.

«C’est un facteur important. Des gens se sont rendu compte qu’ils étaient arrivés au bout de leur relation. Ils ont décidé de mettre en pratique la distanciation avec leur conjoint…»

Au regard du jeu de l’offre (en baisse) et de la demande (en hausse), tout concourt en conséquence à faire pencher la balance en faveur du vendeur, estime Mme Deguara. «Actuellement, pour ceux qui veulent vendre, c’est le temps d’aller chercher les meilleurs prix, c’est sûr et certain.»